La recherche du bien être individuel a tendance à devenir une quête souvent narcissique et parfois obsessionnelle. Pourtant, les maitres spirituels, considèrent que cette recherche n’a de sens, que si elle est tournée vers les autres, ce qui hélas est rarement le cas. Sans empathie, sans altruisme elle a de grandes chances de tourner en rond et d’aboutir à des comportements névrotiques.

Internet, livres, magazines etc. Au grand regrets des thérapeutes, on ne compte plus le nombre de coach et d’influenceurs dispensant leurs conseils, leurs recettes, leurs affirmations, leurs injonctions allant de la nutrition au Yoga en passant par l’atelier respiration, l’atelier couture relaxante ou l’atelier poterie pour se reconnecter à... On ne sait plus trop quoi finalement. Partout on trouve des trucs et astuces pour réussir son café latté, sa recette de compote aux supers fruits, son guide de postions idéales pour faire des abdos, ses exercices de méditation ou pour tenir au mieux son journal et ses to-do list.

Là ou jadis on allait voir son médecin une fois par mois lorsqu’on se sentait vraiment mal, de plus en plus nombreux(ses) sont celles et ceux qui ont entre 2 à 3 rendez-vous par mois avec leur psy, leur sophrologue, leur naturopathe, leur ostéopathe et leur hypnotiseur alors qu’ils ou elles vont plutôt bien. Dans cette quête frénétique du bien être, l’alimentation est désormais davantage pratiquée comme une nutrithérapie hygiéniste que comme un ensemble de pratiques simples, peu onéreuses et profitables. Le yoga est davantage pratiqué comme une gymnastique un peu spectaculaire que comme une discipline spirituelle avant tout basée sur la respiration, qui a existé bien avant que de jeunes et jolies femmes se tiennent en équilibre sur la tête devant un coucher de soleil. Le sport est devenu une pratique de plus en plus individuelle axée avant tout sur la performance, le dépassement de soi permanent et le contrôle de bénéfices immédiats affichés sur des montres connectées.

Semble se dessiner une forme de tyrannie de la performance et de la perfection qui nous éloigne petit à petit du bien être et du bonheur et qui prend la forme d’une course folle, d’une fuite en avant qui génère trop souvent de la culpabilité et une forme de « frustration de l’attente ». De mots vidées de leur sens comme « lâcher prise », « pleine conscience », « recentrage » en routines et rituels dont la plupart sont souvent égotiques et vides de sens, nos semaines sont rythmées par des pensées et des pratiques qui au lieu de nous révéler et de nous ouvrir aux autres nous enferment sur nous même. Or ce n’est ni dans la frénésie, ni dans l’obsession, ni dans l’entêtement que l’on trouve le bien être qui de surcroit, tout comme le bonheur est une notion très subjective. Le bien être d’Amandine n’est pas celui de Claire et le bonheur des uns, ne fait pas toujours celui des autres.

Il est peut être nécessaire de faire une pause pour se demander si nous ne faisons pas fausse route en continuant à rechercher le bien être de cette manière.

Ce n’est pas ici, ce n’est pas chez nous que vous trouverez des trucs et astuces ou des recettes pour accéder au bien être. Nos produits y participent modestement et les différents articles que nous publieront tenteront toujours de vous proposer de nouveaux éclairages proposés par des thérapeutes et des maitres spirituels aguerris et éclairés qui comme Gen Chitta, religieuse bouddhiste, pourront vous inciter à tout simplement commencer par prendre du recul : « Il n’y a pas besoin que cela soit élaboré ou parfait. La pratique (NDLR de la méditation ou de tout travail sur soi) est une série de répétitions imparfaites. Oubliez vos attentes et arrêtez d’essayer d’obtenir des résultats, car cela nuit l’expérience. Il est également important de pratiquer l’acceptation au quotidien, ce qui veut dire arrêter de vouloir que les choses soient différentes de ce qu’elles sont. Au lieu d’avoir des pensées négatives, de vous dire que vous n’êtes pas assez bien, que les autres ne sont pas assez bons ou que les choses ne se passent pas comme vous le voulez, décidez que cela n’a pas d’importance ou une importance toute relative. Vous créerez ainsi de l’espace dans votre esprit pour être plus attentionné envers les autres, ce qui aura des répercutions positives sur votre famille, vos amis, vos partenaires, vos collègues, votre communauté. Pensez à ces personnes lorsque vous vous concentrez sur votre respiration et souhaitez leur du bien. Cela peut être un des rituel les plus puissant qui soit. »